Le développement durable comme légitimation de l’action publique. Le cas des inondations du Rhône.

摘要: Depuis les années 1990, la majorité des politiques publiques françaises font référence au principe de développement durable. La gestion du risque inondation ne fait pas exception. Les discours du développement durable ont accompagné l’édiction de nouvelles normes de gestion des inondations. Alors que l’État garantissait auparavant la protection des citoyens grâce à des infrastructures massives subventionnées par des fonds publics, il travaille désormais à faciliter l’acceptation du risque par les riverains. Les experts scientifiques et les gestionnaires de bassin remettent aujourd’hui en cause les référentiels technicistes qui ont caractérisé les politiques du risque inondation pour prôner une gestion plus environnementale des rivières. Vivre avec les crues paraît une solution plus durable que la construction et le renforcement sans cesse nécessaire de digues coûteuses et fragiles. Au niveau local, certains projets appelés «restauration de zones d’expansion de crues» visent à revenir sur les protections construites dans le passé et à ré-inonder des plaines protégées en diminuant la hauteur d’une digue. Les instruments d’action publique prônés par l’État depuis les années 1990 visent aussi des mesures non structurelles, l’amélioration de la «culture du risque» des riverains grâce à leur sensibilisation, l’interdiction de construire en zone à risque ou son conditionnement à des aménagements justifiés par des analyses coûts-bénéfices, etc. Nous remarquons que ces nouveaux instruments sont présentés comme reposant sur les trois piliers fondamentaux du développement durable, à savoir le social, l’économique, et l’environnement …